Michelin a communiqué ce jeudi sur sa politique salariale, consistant à offrir un “salaire décent” à tous ses employés. *Le Figaro* s’est penché sur le profil des salariés français rémunérés au smic.
*«Le salaire minimum en France n’est pas suffisant.» *Cette critique du smic n’est pas l’œuvre d’un porte-parole d’un syndicat, mais d’un grand patron français, Florent Ménégaux, président du groupe Michelin. Une politique à contre-courant de la tendance actuelle de montée du nombre de salariés payés au niveau du salaire minimum en France.
Les dernières données dont l’on dispose datent du 1er janvier 2023. Ces chiffres de la Dares, la direction statistique du ministère du Travail, montrent qu’à cette date, 3,1 millions de salariés du privé (hors agriculture) étaient rémunérés au niveau du smic en France (hors Mayotte).
Soit 17,3% des salariés, après 12% en 2021 et 14,5% en 2022. Qui sont ces quelque 3 millions de salariés au smic ?
En majorité des femmes (1,8 million, soit 57,3%), alors qu’elles représentent moins de la moitié des salariés français au global (45,2%). Et qui travaillent davantage à temps partiel.
*«Les salariés rémunérés au voisinage du smic sont en proportion deux fois plus nombreux à occuper un emploi à temps partiel que l’ensemble des salariés»*, lit-on dans le dernier rapport du Groupe d’experts sur le smic. Ainsi, 38,3% des salariés à temps partiel sont rémunérés au niveau du smic, contre 12,4% des salariés à temps complet.
Ainsi, près de trois salariés sur dix (29,4%) payés au smic travaillent dans une très petite entreprise (TPE, de 1 à 9 salariés), soit davantage que ce que ces entreprises représentent dans les salariés du secteur privé non agricole (21,2%). La Dares constate par ailleurs que la proportion de salariés au smic *«tend à décroître avec la taille de l’entreprise : elle s’échelonne de 32,4% pour celles comptant 1 salarié à 10,6% pour celles de 500 salariés et plus»*.
Par secteur d’activité, c’est dans l’hébergement et la restauration que la part de salariés au smic est la plus élevée (39,8%), devant les *«activités de services administratifs et de soutien»* (35,3%). La part de bénéficiaires de travailleurs au salaire minimum est également importante dans la santé (25,5%), les *«autres activités de services»* (26,6%), ainsi que dans le commerce (22,5%).
Et si l’on entre encore davantage dans le détail, par branches professionnelles, sont payés au smic plus de la moitié des salariés de la restauration rapide (65%), des services à la personne (57,3%), des prestataires de services du secteur tertiaire (52,1%) et des entreprises de propreté (51,8%).